Le Carrefour Laïque de Privas et les Allobroges vous invitent Jeudi 15 décembre 2016, dans l’Espace Envol à la Fédération des Œuvres Laïques de l’Ardèche, Boulevard de la Chaumette à Privas, à la projection du film La Vie est à nous (Nouvelle version restaurée par les Archives Françaises du Film du CNC) Fiction – 1936 – NB – Sonore – 62 minutes. Réalisation collective supervisée par Jean Renoir. Commandé à des fins de propagande par le parti communiste en février 1936, en vue des élections qui allaient porter au pouvoir le Front Populaire, La Vie est à nous est le résultat d’un travail collectif (cinéastes et politiques) sous la direction de Jean Renoir.

Synopsis
Un instituteur détaille les mille et une richesses de la France. Mais des images de la vie prolétarienne montrent combien ces biens sont mal répartis. Dans une usine, on menace de chasser un vieil ouvrier. Ses camarades, offusqués, se mobilisent pour le soutenir. Une famille de fermiers est ruinée. Ses maigres possessions vont être vendues aux enchères. Un neveu requiert l’aide de quelques amis afin de perturber la vente infamante. Un jeune homme vient d’obtenir son diplôme d’ingénieur. Guilleret et enthousiaste, il cherche une place convenable. En vain…
Critique du 23/03/2013 (Télérama) par Aurélien Ferenczi Un instituteur évoque devant ses élèves les richesses de la France. Appartiennent-elles aux Français ? Non, à deux cents familles ! N’y a-t-il rien à faire ? « Si, dit la voix de Renoir, il y a le Parti communiste ! » Trois histoires sont alors racontées : celle d’un ouvrier qui fait diminuer des cadences infernales, celle d’un fermier endetté, et celle d’un ingénieur au chômage. On dit que c’est Aragon qui suggéra le nom de Renoir pour mettre en scène ce tract préélectoral financé par le Parti communiste. Le film ne fut exploité que lors de séances privées, organisées par le Parti pour appuyer ses meetings, dans les années 1936-1937, et ne connut une exploitation commerciale qu’en 1969. Le rôle exact de Renoir fut longtemps l’objet de controverses : il n’a pas tourné lui-même toutes les images, mais il a, semble-t-il, joué le rôle d’un maître d’œuvre très présent. L’hypothèse se justifie par le ton du film, qui échappe souvent à la lourdeur militante (bien que les réflexions de Thorez sur Staline fassent rire — ou peur) pour faire preuve d’un sens de la solidarité qui dépasse les idéologies. Cela correspond bien à la personnalité de Renoir, ici « associé » au PCF, mais qui n’en était pas membre. Il faut également rappeler que le communisme fut, en France, à cette époque, une utopie généreuse, partagée par des intellectuels et des artistes… La soirée sera animée par Roger Gay, Secrétaire Général de l’Institut Régional CGT d’Histoire Sociale Rhône-Alpes (L’IHS régional coordonne l’activité des 9 IHS départementaux dont celui de l’Ardèche. « Cette période a été un temps fort tant syndical que politique. On voit aboutir les démarches et les efforts de réunification de la CGT alors divisée entre CGT Confédérée et CGT-U (unitaire). Un autre élément qui va conduire à la réalisation du Rassemblement populaire est la montée du fascisme en Europe (Allemagne, Italie) Un vaste Front Populaire va se réaliser et conduire à sa traduction politique avec entre autres le rassemblement des forces politiques de gauche. Simultanément un large mouvement revendicatif de grèves et d’occupation des lieux de travail va se mettre en route et imposera au patronat de l’époque des avancées sociales importantes, mais également des lois sociales votées par chambre des députés du Front Populaire. Cette période de fête va peu à peu s’éteindre avec la situation internationale (guerre d’Espagne suite au coup d’état fasciste de Franco, ou encore la politique hitlérienne d’annexion et de répression en Europe…) tout cela avec des répercussions en France qui porteront des coups au rassemblement qui avait été porteur d’espoirs. Nous évoquerons cela et nous essayerons de donner une couleur locale à nos échanges. »
IPNS / Entrée libre / Libre participation aux frais
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