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Sortie à la Beaume le 22/06/08 pour clôturer la saison.

Pour clôturer la saison 2007-2008, le carrefour Laïque d’Aubenas avait donné rendez-vous à ses membres, le dimanche 22 juin, pour une sortie sur le plateau de Labeaume. Une quarantaine de personnes avaient répondu à cet appel.(photo 1) Michel Rouvière spécialiste incontesté de l’architecture vernaculaire nous a tout d’abord conduits au Bois Saint-Martin. Aux 18 ème et 19 ème siècles, avec une hausse importante de la natalité, le nombre de bouches à nourrir augmente. Le sol calcaire est ingrat, le rocher est partout, les paysans ne parviennent à subsister qu’au prix de beaucoup de privations et d’un travail acharné. Ils doivent, pour survivre, « faire de la terre », c’est-à-dire conquérir de nouveaux espaces cultivables sur la roche: on parle de dérochement. Les hommes utilisent les pierres extraites pour construire des murailles qui suivent la courbe des strates et qui retiennent la terre. (ph. 2) Quelquefois, leur épaisseur est plus importante que la bande de terre dégagée. Le travail démarre dans la partie la plus basse du champ. Les pierres sont posées les unes sur les autres, sans liant, pour permettre le drainage des cultures et éviter que la pression de l’eau ne dégrade le mur. Les parcelles créées ont des largeurs et des formes variables. Au sommet de la colline, les pierres non utilisées sont entassées en vrac ou en ouvrages bien appareillés pour tenir moins de place. (ph. 3 et 4) Parfois, la terre sortie du champ ne suffit pas à remplir l’espace conquis. Les hommes construisent alors sur le cours d’eau un ensemble de pierres plantées espacées. Elles brisent le courant et envoient l’eau sur les bords où les alluvions se déposent. On les transporte sur les faïsses du plateau à dos d’homme. Pour accomplir ce travail de forçat, les paysans disposent d’un outillage limité mais parfaitement adapté à leurs besoins : le lichet banard (bêche avec deux cornes) pour retourner la terre caillouteuse; l’eïjaliaïre , pioche d’un côté, hache de l’autre, pour piocher et couper les buis ; le fessou banard ou pounchu (petite pioche à deux cornes ou pointue); le pic, la massette et quelquefois la poudre. La surface à cultiver, très restreinte, est complantée. Sous les amandiers, les figuiers, les oliviers, poussent les pois chiches, l’orge, l’avoine et la vigne. Les rendements faibles ne sont, hélas, pas à la hauteur du travail accompli. Une petite pause à l’ombre de quelques chênes a permis à Michel Rouvière de répondre aux questions. (ph. 5) La lecture d’extraits du cahier où un propriétaire notait la nature des travaux effectués, les revenus de ses récoltes et les évènements de sa vie familiale nous a donné une approche concrète de la vie laborieuse et digne de ces travailleurs infatigables. On comprend mieux l’attachement profond de ces hommes pour une terre conquise à la sueur de leur front, sur une nature ingrate. La deuxième partie de la visite nous a amenés sur une hauteur surplombant la Baume où nous avons pu voir « les jardins suspendus du Récatadou »: ces terrasses aménagées dans les parties verticales de la falaise. (ph.6 et 7)Toujours en recherche de parcelles cultivables, les paysans eurent l’idée d’aménager les petites terrasses sur la falaise, à l’aplomb de la rivière. Pour cela ils construisirent des murs avec de gros blocs, bien appareillés, posés au ras du vide, pour contenir la terre et leur permettre de travailler avec un minimum de sécurité. Les jardins sont petits, de surfaces inégales, étagés. « On y accède par des escaliers, des rampes et des passages couverts. (ph 8 et 9) « A l’extrémité nord ouest des jardins on trouve un puits-citerne alimenté à partir d’un impluvium constitué de grandes dalles calcaires peu jointives, inclinées vers le puits. Une grande citerne, réservée entre deux rochers a perdu son étanchéité mais a gardé son enduit extérieur. En partie basse, existe une bonde de vidange. Cette citerne récupérait probablement l’eau provenant du mas…La situation de ces jardins que l’on peut classer dans les paysages extrêmes conduit à se poser bien des questions. A Labeaume, L’intervention s’est faite aux limites du vide ce qui en fait son intérêt majeur. A ma connaissance, je n’ai rien à proposer de vraiment comparable ». (Michel Rouvière) Michel Rouvière a conquis tout l’auditoire par ses connaissances étendues qu’il communique avec passion. Ses recherches dans les archives, ses observations sur le terrain, son expérimentation des techniques permettent un nouveau regard sur les paysages et replacent l’homme au centre de cette nature qu’il a remodelée. Nous nous sommes rendus au Foyer Rural de Saint-Alban- Auriolles où nous avons retrouvé Hélène Deschamps qui nous a interprété, avec talent, des chansons de sa composition. (ph.10) Après le repas qui s’est déroulé dans une atmosphère conviviale et détendue, la chanteuse a repris sa guitare pour interpréter des chansons (choisies par le public et reprises par tous). Pour en savoir plus allez voir l’excellent site : ->http://www.pierreseche.com/

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